Belle Ile changea souvent de nom au cours de son histoire. Le géographe Ptolémée l'inscrivit sur la carte des Gaules sous le nom de Vindilis qui désigna l'île pendant la période romaine, encore que César appelait Insulae Veneticae toutes les îles soumises à la puissance des Vénètes, de l'île de Sein à Noirmoutier.
Les Bretons, lors de leur arrivée en Armorique, baptisèrent l'île Guédel (Gwezel en breton moderne). Ce nom est attesté dès 992 dans une charte donnée à l'abbaye de Redon en présence du duc Geoffroy. On le retrouve en 1006 et en 1029 auprès du nom latin Bella Insula. Belle Ile fut également appelée ar Gerveur ("la grande ville") en langue bretonne. La citadelle fut édifiée sur l'ordre d'Henri II, à partir de 1549 (elle fut remaniée par Vauban). En 1573, Charles IX conféra le marquisat de Belle-île à Albert de Gondi, baron de Retz. En 1658, la famille Gondi vendit Belle-île pour 1,3 million de livres à Nicolas Fouquet, qui ne résida jamais sur l'île. Son épouse, la marquise Madeleine de Castille, la conserva, malgré la disgrâce du surintendant, jusqu'en 1704, date à laquelle Louis XIV la lui racheta. Le roi loua Belle-île à la Compagnie des Indes pour en faire un entrepôt. Le contrat fut résilié en 1722 et l'île cédée l'année suivante aux fermiers généraux. Elle comptait alors 5 000 habitants.
Malgré la résistance du chevalier de Sainte-Croix, Belle Ile tomba entre les mains des Britanniques conduits par le lord maréchal Hodgson, le 9 juin 1761. Elle fut échangée contre Minorque au traité de Paris, en 1763.
En 1763, trois chefs de familles acadiennes, Honoré Leblanc, Joseph Trahan et Simon Granger, vinrent préparer l'arrivée de leurs compatriotes chassés d'Acadie à la suite du traité d'Utrecht en 1713. C'est ainsi qu'en 1765, 78 familles acadiennes s'installèrent à Belle Ile.
La Révolution atteignit durement les habitants de Belle Ile et fut une période de misère et de troubles. Au XIXe siècle, Belle-île connut une relative prospérité.
Don Pedro, ex-empereur du Portugal en exil, se préparant à reconquérir son pays, la flotte constitutionnelle portugaise se rassembla de décembre 1831 à février 1832, sous la citadelle du Palais.
Les premiers navigateurs grecs la baptisent "KALONESSOS" (L'ILE BELLE)
Selon la légende, des fées auraient été chassées de la forêt de Brocéliande. Elles versèrent tant de larmes que se créa le Golfe du Morbihan. Elles y jetèrent leurs couronnes de fleurs, qui donnèrent le jour aux trois cent soixante-cinq îles du Golfe. Trois couronnes s'aventurèrent jusqu'à l'océan pour former Houat, Hoëdic et la plus belle des trois, celle de la reine des fées, Belle-île.
La plus grande des îles bretonnes (17 km de long sur 9 km de large) Belle Ile est très belle, somptueuse, enchanteresse et contrastée.
Une campagne étonnamment vallonnée et verdoyante, des plages comme vous n'oseriez pas en rêver, une côte sauvage magnifique, d'immenses étendues livrées aux ajoncs et aux mouettes, des petits ports naturels se faufilant dans le roc, des villages remplis de couleurs flamboyantes.
L'essor des conserveries :
Sous l'Ancien Régime, l'Ile vivait d'abord de l'agriculture et produisait du colza, du lin et du tabac. Son ensoleillement permit l'exploitation de marais salants et la culture de primeurs. Fouquet introduisit sans succès la culture de la vigne. Jusqu'en 1879, Belle île possédait une flottille de 200 barques de pêche. La sardine, le sprat et l'anchois furent d'importantes ressources jusqu'en 1914. A partir de 1845, des conserveries à l'huile s'installèrent à Belle-île ; la dernière a fermé ses portes en 1960.
Depuis 1961, un câble d'alimentation électrique relie l'île au continent. Deux barrages de retenue, au centre de l'île, permettent d'assurer la consommation estivale d'eau.